Soutenance de thèse
Thèse de doctorat en Écologie et évolution
Madame Emma PERSYN
Vendredi 8 novembre 2024
à 13h30
Lieu : CIRAD, UMR PVBMT, 3P 7, Chemin de l'IRAT 97410 Saint-Pierre
Salle : Océan Indien
URL salle virtuelle :
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Madame Emma PERSYN soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés " Étude comparative des mécanismes moléculaires et fonctionnels impliqués dans les comportements d’attraction des mâles chez les mouches des fruits Tephritidae (Diptera) ".
Composition du jury proposé :
M. Jean-Christophe SANDOZ, Université Paris-Saclay, Rapporteur
Mme Carole SMADJA, CNRS, Rapporteure
Mme Amandine CORNILLE, New York University Abu Dhabi, Examinatrice
M. Bernard REYNAUD, Université de La Réunion, Examinateur
Mme Emmanuelle JACQUIN-JOLY, INRAE, Co-directrice de thèse
M. Vincent JACOB, CIRAD, Co-encadrant de thèse
Mots-clés :
Tephritidae, Transcriptomique, Gènes olfactifs, Adaptation, Electrophysiologie, Comportement d'attraction
Résumé :
L’olfaction joue un rôle crucial dans la modulation des comportements des insectes, notamment dans des activités essentielles telles que la recherche d’hôtes, l’accouplement et l’oviposition. Les insectes détectent et discriminent parmi une large gamme de composés volatils présents dans leur environnement, grâce à leurs gènes olfactifs, dont l’importance dans l’adaptation écologique des insectes est de plus en plus reconnue, comme au sein du genre Drosophila (Diptera). En raison de leur remarquable diversité écologique, à la fois en termes de spécialisation à l’hôte et de comportements d’attraction des mâles spécifiques à ces espèces, les mouches des fruits de la famille des Tephritidae (Diptera) représentent de bons modèles pour les analyses comparatives de la diversité et de l’évolution de leurs gènes olfactifs. Les mâles sont en effet attirés par et consomment certains composés dérivés de plantes, qui ont un rôle de précurseurs phéromonaux facultatifs orientant la préférence sexuelle des femelles, rôle dont l’origine évolutive reste incertaine. Les Tephritidae comptent parmi les principaux ravageurs des productions horticoles fruitières et légumières à l’échelle mondiale. Certaines espèces comme la mouche orientale des fruits Bactrocera dorsalis sont très invasives, déjà présentes à la Réunion et aujourd’hui aux portes de l’Europe. La manipulation olfactive est une stratégie clé pour le contrôle de leurs populations, notamment par l’utilisation des attractifs de mâles. Cependant, la limitation règlementaire de l’utilisation du méthyl eugénol (un puissant attractif pour les mâles Bactrocera dorsalis) en Europe, en raison de son caractère mutagène et cancérigène, souligne la nécessité urgente de trouver des sémiochimiques alternatifs pour surveiller et/ou contrôler les populations. Ainsi mon travail de thèse s’est inscrit dans un double contexte évolutif et appliqué, avec pour objectifs : (1) de déchiffrer les bases moléculaires nécessaires pour rechercher des attractifs de mâles substitutifs au méthyl eugénol et (2) de mettre en évidence des corrélations entre les dynamiques évolutives des gènes et les comportements olfactifs chez les Tephritidae. Tout d’abord, une étude transcriptomique a permis d’identifier de nouveaux acteurs moléculaires de la détection olfactive chez 13 espèces de Tephritidae et d’apporter des informations sur la contribution des gènes chimiosensoriels à leur adaptation écologique. Les analyses en électroantennographie triple (EAG3) et en électropalpographie (EPG) effectuées sur les mâles de plusieurs espèces ont montré une conservation dans la détection des attractifs de mâles Tephritidae et les tests comportementaux ont révélé des préférences distinctes des mâles de chaque espèce pour des attractifs spécifiques. Enfin, nous avons étudié la fonction de récepteurs olfactifs potentiellement impliqués dans les comportements d’attraction des mâles, aboutissant à l’identification d’un nouveau récepteur phéromonal. L’objectif à long terme de cette approche pluridisciplinaire, combinant transcriptomique, électrophysiologie et comportement, est non seulement de comprendre la contribution de l’olfaction aux adaptations écologiques des espèces, mais également d’identifier de nouveaux sémiochimiques utilisables en biocontrôle pour mieux protéger les cultures fruitières et maraîchères de leurs ravageurs.