Les invasions biologiques sont de plus en plus nombreuses et constituent un intérêt pour l?étude des processus écologiques et évolutifs. 

Le complexe Bemisia tabaci est composé de nombreux biotypes, dont les biotypes B et Q, qui sont invasifs dans le monde entier, surtout connus pour les dégâts qu?ils occasionnent sur les cultures. Ces insectes hébergent une grande diversité d?endosymbiotes, connus chez d?autres groupes pour jouer un rôle dans l?écologie et l?évolution de leur hôte.

L?île de La Réunion héberge les biotypes Q, B et un biotype Ms indigène du sud-ouest de l?Océan Indien. L?analyse de données moléculaires et l?étude de la diversité de la communauté endosymbiotique présente dans les populations de B. tabaci à La Réunion ont permis de décrire l?introduction du biotype Q sur l?île. La diversité de la communauté endosymbiotique, la diversité génétique nucléaire et mitochondriale de B. tabaci ont pu être mises en lien avec des mécanismes d?isolement reproducteur postzygotiques. 

Cette étude montre l?association entre les combinaisons symbiotiques et les différents biotypes. L?étude phylogénétique de chacune des bactéries, a permis de montrer une grande diversité nucléotidique pour certaines bactéries. Les données analysées entre 2001 et 2010 montrent que les préférences d?habitat des biotypes B et Ms se sont différenciées et contribuent à un isolement reproducteur prézygotique entre ces biotypes. 

Ce travail de thèse a permis d?étudier la contribution de certaines barrières reproductrices aux flux de gènes dans le contexte d?invasions biologiques et de mieux comprendre les mécanismes écologiques et génétiques qui maintiennent la diversité dans les populations.