Ce travail, mené au sein d?un récif frangeant de l'île de la Réunion, présente une approche écosystémique des réseaux trophiques associés aux sédiments. Il se focalise sur les zones peu profondes de platier interne et d'arrière récif. Une étude spatio-temporelle, incluant un évènement climatique extrême (cyclone), a permis d'identifier les sources de matière entrant dans le système et alimentant les réseaux trophiques. Une partie du document est consacrée à la méthodologie développée pour le milieu tropical (isotopes stables, biomarqueurs écotoxicologiques). Les communautés benthiques étudiées incluent la macrofaune, deux espèces d?holothuries (Holothuria atra, H. leucospilota) et un poisson démersal (Mulloidichthys flavolineatus ou capucin carême), prédateur apical qui abonde sur ce récif. Les apports exogènes de matière sont majoritairement d?origine océanique (phytoplancton), les apports d?origine terrestre (eaux de surface, eaux phréatiques enrichies en nutriments ou effluents urbains) restant limités. Le recyclage de la matière organique autochtone est rapide et intense, lié au couplage sédiment-colonne d'eau. L'analyse des communautés composant les réseaux trophiques a montré l?existence d?une diversité spatiale, reflétant la forme dominante de matière organique présente (particulaire en suspension ou sédimentaire). Il en résulte cependant des hauteurs de réseaux trophiques constantes. L?analyse des changements du régime alimentaire du capucin révèle une ségrégation ontogénique des ressources. Les courants internes assurent probablement un transfert de la matière produite entre zones voisines, du sud vers le nord, ainsi qu?une exportation hors du système.
Jury
- Monsieur Henrich BRUGGEMANN, Professeur, Université de La Réunion
- Monsieur Laurent CHAUVAUD, Chargé de Recherches, Institut Universitaire Européen de la Mer -Monsieur Patrick FROUIN, Maître de Conférences, Université de La Réunion -Monsieur Brian FRY, Professeur, Université de Louisiane
- Monsieur Mathieu LE CORRE, Professeur, Université de la Réunion
- Madame Karyne ROGERS, Senior Scientist, National Isotope Centre, GNS Science ? Nouvelle Zélande