Les points chauds de biodiversité du sud-ouest de l?Océan Indien abritent des espèces sauvages aphylles (sans feuilles) du genre Vanilla (Orchidaceae) adaptées aux forêts tropicales sèches. Les impacts écologique et génétique de la fragmentation de l?habitat, d?origine principalement anthropique chez V. humblotii à Mayotte (archipel des Comores), et naturelle en limite d?aire de distribution de V. roscheri sur les rives du lac Sibaya (Afrique Du Sud), ont été étudiés.
Les résultats obtenus ont révélé l?influence des modes de reproduction sur la structuration spatiale de la diversité génétique des espèces aux échelles intra- et inter- populationnelles.
A Mayotte, bien qu?une abeille sauvage allodapine (Allodape obscuripennis) et un oiseau Passeriformes (Nectarinia coquerelli) visitent les fleurs de V. humblotii, la fragmentation des habitats a réduit considérablement les interactions plante-pollinisateurs. Cependant, la perte de diversité génétique est limitée grâce au maintien des génotypes par la reproduction végétative.
En Afrique Du Sud, l?efficacité des pollinisateurs de V. roscheri (les abeilles Allodapula variegata, Allodape rufogastra et une Anthophorine sp.) contraste avec la perte totale de diversité génétique qui résulte de l?isolement des populations et probablement d?un fort goulot d?étranglement et d?une consanguinisation lors de l?établissement de cette population.
Du fait de ces handicaps d?ordre écologique ou génétique, ces espèces disposent d?un faible potentiel évolutif pour faire face aux modifications environnementales.
Des mesures de conservation in situ et ex situ sont donc proposées pour optimiser la conservation de ces vanilliers sauvages.