Résumé
Cette étude s?intéresse à la biologie de la cécidomyie des fleurs du manguier, Procontarinia mangiferae, un bio-agresseur monophage, invasif et responsable de dégâts économiques majeurs. Les objectifs étaient (1) d?évaluer sa diversité génétique et les facteurs écologiques et biologiques pouvant expliquer la structuration génétique de ses populations ; (2) d?étudier en milieu naturel ou contrôlé les caractéristiques de sa diapause ; (3) d?étudier par modélisation la dispersion des femelles dans un verger, en prenant en compte les capacités de vol et la distribution spatio-temporelle des stades sensibles du manguier au sein du verger. Nous avons montré que P. mangiferae se reproduisait à la fois sur les inflorescences et sur les jeunes feuilles, qu?elle était présente toute l?année et sur tous les sites échantillonnés sur l?île, quelles que soient les conditions culturales ou climatiques. Ses populations sont structurées en deux clusters sympatriques, dont un était plus fréquent dans la zone de culture du manguier. La diapause facultative dure entre six semaines et plus d?un an. Elle est induite toute l?année, avec un taux d?induction de diapause supérieur en été. Les températures fraîches déclenchent les émergences des individus en diapause et synchronisent ces émergences avec la période de floraison du manguier. Enfin, les femelles immigrantes sont capables de coloniser l?ensemble des arbres d?un verger. Le vol d?arrivée des femelles dans le verger et le vol actif au sein du verger se sont avérés influencés respectivement par l?abondance et par l?attractivité de la ressource. Ces travaux ouvrent des pistes pour le développement de stratégies de gestion agroécologique.